Menu

Reportage sur ISOSIGN et l’interview d’Aly Adham

Publié le 1 juin 2021 dans Développement

"Malgré une année 2020 compliquée en raison de la crise du Covid, l’entreprise Isosign - concepteur, fabricant et fournisseur de panneaux de signalisation routière - basée à Saint-Eusèbe, trace sa route avec l’objectif de doubler son chiffre d’affaires d’ici 5 ans. Interview d’Aly Adham, président fondateur."

David PIPPONIAU - 28 mai 2021

L’activité est repartie en 2021. Au niveau de la préparation à l’expédition, la matière est bien présente. Photo JSL /David PIPPONIAU

Avec la crise liée au Covid, quel bilan tirez-vous de l’année 2020 ?

« Isosign a connu depuis ses débuts en 2007 des évolutions plus que régulières si bien en termes d’activité que d’effectifs. L’année avait commencé sous de bons augures en termes de développement quand la nation tout entière a connu un frein important avec le premier confinement. Nous avons donc pris la décision forte de ne pas céder à la peur de l’avenir et de ne pas stopper l’activité tout en respectant les consignes sanitaires. Ce qui a permis à l’entreprise d’accélérer au premier déconfinement plus rapidement que des entreprises qui étaient à l’arrêt. Au niveau de l’activité, nous sommes donc en léger recul (-7,5 % d’activité) quand en moyenne dans la profession on tourne plutôt autour de – 15 % et ce malgré la baisse de 35 % des appels d’offres publics. »

Si certains de vos concurrents ont fait le choix de se mettre à l’arrêt, cela n’a pas été trop difficile de maintenir une activité malgré le confinement ?

« Il y a eu des moments compliqués au début car nous n’avions pas de baguette magique. Nous avons suivi les consignes avec la mise en télétravail du personnel administratif tout en maintenant une partie des salariés de l’usine pour garder 15 à 20 % d’activité. S’il a été compliqué d’avoir des masques, on avait du gel hydroalcoolique car ces dernières années, on avait constaté une saisonnalité des épidémies comme la gastro… Depuis juin 2020, on prend également la température de l’ensemble des salariés à l’arrivée sur site. »

Est-ce cette décision de maintenir une activité qui vous a permis de limiter les pertes ?

« Oui car nous avons eu des demandes très fortes notamment au niveau des adhésifs pour marquer la distanciation ou encore le marquage provisoire des pistes cyclables mis en place en mai 2020. Si en perdant 80 % de l’activité en avril nous avons terminé l’année à -7,5 % c’est que nos actions pour accompagner le déconfinement ont été prolifiques. »

Quelles perspectives voyez-vous pour le reste de l’année 2021 ?

« Aujourd’hui on retrouve le rythme d’avant la pandémie. On continue de gérer la suite et j’espère la fin de la crise sanitaire tout en gérant le contexte des matières premières où, depuis début 2021, une crise importante de disponibilité fait rage pour l’acier, l’aluminium, le carton… dont le prix flambe. Il faut donc être très imaginatif et trouver des solutions pour satisfaire ses clients. On ne peut pas livrer un panneau sans support par exemple. Ça nous pousse donc à travailler différemment et à trouver des alternatives dans le respect des règles. On casse le rythme du quotidien et, par la force de ce qu’on vit, on optimise, on s’améliore. 2021 est une épreuve dans l’épreuve. »

Vous parlez de créativité, avez-vous un exemple à donner à nos lecteurs ?

« Chez Isosign on a pris l’habitude de trouver notre place sur le marché. Sur certains types d’équipements on avait deux, trois solutions quand maintenant on en a quatre ou cinq avec, par exemple, la création de caissons de signalisation rétroéclairés pour nos panneaux et d’un nouveau type de peinture pour le marquage au sol. Nous avons investi dans des peintures techniques dont notre dernière-née, “Vénus”, une peinture photoluminescente qui, dès la tombée de la nuit, restitue toute la lumière prise la journée pour éclairer des zones non couvertes par l’éclairage public ( lire par ailleurs ). Il faut sans cesse se projeter. »

Vous parlez de projection. Concrètement, quel est votre objectif pour les années à venir ?

« Continuer de développer les gammes de nos solutions y compris avec l’évolution des nouvelles mobilités. Qui, il y a deux ou trois ans, aurait pensé qu’il y aurait autant de vélos, de pistes cyclables ? Nous souhaitons accompagner ces évolutions avec nos solutions existantes et de futurs produits encore secrets ( rires ). On souhaite aussi obtenir des marchés de renouvellement de panneaux déjà présents sur les communes. L’objectif est de multiplier de 50 % l’activité d’aujourd’hui dont le chiffre d’affaires est de 18 millions d’euros. On fabrique chaque année environ 120 000 panneaux. »

Cette augmentation du chiffre d’affaires pourrait-elle conduire à l’agrandissement du site de Saint-Eusèbe ?

« Aujourd’hui, l’usine est complètement occupée donc oui il faudra sûrement construire de nouveaux hangars. Les projets d’extension existent. »